QUE RACONTE LE RÊVE ?

“Celui qui veut prendre ses rêves au sérieux, … et en tirer des conclusions pour sa conduite, doit avoir des connaissances sidérales en accord avec les lumières de la nature dont il aura reçu la bénédiction. Il ne devra pas suivre son imagination, ne pas prendre une attitude hautaine, car elle n’aboutirait à rien.”
Paracelse (Médecin et Astrologue) 1431-1541


QUE RACONTE LE RÊVE ?

Cette citation de Paracelse répond à la question la plus fréquemment posée : Pourquoi avoir besoin d’un interprète extérieur (analyste, oniromancien) pour expliquer ses propres rêves?
Pourquoi ne nous sont-ils pas compréhensibles instantanément?
Tout d’abord, je répondrai que le rêve, ou état modifié de conscience tel qu’on peut en faire l’expérience lors d’une séance d’hyperventilation (rebirth), prépare le conscient à accepter ou des épreuves ou des réussites, lorsque le scénario concerne une tranche de vie à venir.
Lorsqu’il concerne des événements traumatiques passés, le scénario, ou une série de scénarios oniriques, permet de se réparer intérieurement mieux et plus facilement que par la simple compréhension intellectuelle des choses.
Dans l’un et l’autre cas, il s’agit d’un travail en profondeur qui favorise la restauration de l’Être.

Les données à admettre s’impriment doucement et sûrement pour que l’intéressé puisse se réaliser quelles que soient les circonstances extérieures.
Dans le cadre d’une prise de conscience sur une vérité, passée ou à venir, trop crue ou trop douloureuse, la préparation qui s’opère lors de ces états, de rêve ou modifiés de conscience, a l’avantage de fortifier la structure émotionnelle interne face au choc éventuel. De la même façon que trop de soleil éblouit et aveugle des yeux non protégés, une vérité révélée trop brutalement serait destructrice et entraînerait une implosion intérieure.
Or, le parcours terrestre de tout un chacun est d’évoluer vers un plein épanouissement, quels que soient les obstacles affrontés ou à affronter.
Le rêve est l’illustration du dicton : “un homme averti en vaut deux!”

L’être humain s’est forgé un monde de symboles dès son arrivée sur terre. Il s’est créé des cosmogonies, des mythes, a remarqué des interactions existantes entre des événements célestes et des événements terrestres (par exemple, les marées gouvernées par la lune). Ce qui lui a fait penser et dire que Tout est symbole, et que le TOUT est symbole.
L’homme, dans son imperfection n’a accès à cette connaissance du symbolisme, qui amène de fait à la connaissance de soi, étant donné que le soi appartient au tout, qu’après de longues et patientes années d’apprentissage. Dans la citation de Paracelse, la mise en garde contre l’imagination est particulièrement intéressante. “Il (le rêveur) ne devra pas suivre son imagination“. Apparemment, cette imagination nous jouerait des tours …!
Cette réserve, non des moindres et que je partage, fait écho aux mises en garde des oniromanciens tels que IBN Sîrin (VIIIème siècle), Al Nâboulsi (XVIIème siècle) et Artémidore d’Éphèse (IIème siècle), pour ne citer qu’eux.

En effet, l’imagination est une activité consciente de l’humain. Elle se mêle donc aux fausses aspirations, aux désirs mal définis, aux envies immédiates et sans fondement, aux confusions de l’esprit dues à l’ignorance des tenants et aboutissants de la nature des choses et de la vie, aux peurs inconscientes, aux superstitions, à la mégalomanie parfois, à l’ambition aveugle (celle qui pousse l’individu à agir au détriment d’un autre), à l’orgueil, ou tout au contraire, à une prédisposition trop exagérée à la dévalorisation de soi qui enlise le sujet dans des angoisses profondes, que l’analyste ou l’interprétateur-oniromancien repérera et décryptera aisément.
L’imagination, parce qu’elle est imprégnée des sentiments d’inquiétude ou d’un trop grand désir d’absolu, tronque l’objectivité et engloutit l’individu dans un marasme intérieur, au lieu de le porter dans une sphère supérieure de vie où règne la clarté, et qui lui permettrait d’acquérir davantage d’autonomie affective d’abord, spirituelle ensuite.

Pour en finir avec cette mise au point, j’attire votre attention sur ce qui devrait être une évidence, mais est souvent occulté : les scénarios oniriques ne sont en aucun cas des “copiés-collés” des événements de la vie éveillée passée ou future.
Si vous vivez un décès dans un rêve, il s’agit toujours d’une mort symbolique. Il est peu probable, pour ne pas dire impossible, que la personne décédée dans le scénario onirique décède réellement. Les décès, comme tout autre événement majeur de la vie humaine (mariage, naissance), s’annoncent différemment, au moyen de paraboles et autres figures symboliques, justement parce que l’homme ne pourrait supporter le poids du choc émotionnel, deux fois au lieu d’une, mais qu’il doit être préparé à ce choc ou à une prise de conscience fulgurante.
Si ce préambule n’avait pas lieu, son psychisme imploserait, et lui avec !
Aux Étas-Unis, Elisabeth Loftus, spécialiste de la mémoire, s’est longuement penchée sur la question du rêve comme fidèle rapporteur de souvenirs sur des faits qui auraient été vécus réellement. Actuellement experte auprès des tribunaux américains, elle tente de sauver des personnes accusées, pour la grande majorité à tort, de supposées agressions sexuelles par leurs enfants.
Ces derniers auraient découvert le pot aux roses, suite à des thérapies diverses, analyses de rêves et autres. Les thérapeutes mis en cause, la plupart très diplômés, font fi du symbole, des paraboles, et des mécaniques naturelles du subconscient. Leur obsession du “parent toujours coupable” les fait déraper et c’est peu dire ! Pour plus de détails, je vous renvoie à son livre : “Le syndrome des faux souvenir - Ces psys qui vous manipulent” (PUF)

" L'imagination, c'est cette partie décevante dans l'homme,
cette maîtresse d'erreur et de fausseté,
et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours !"
- Pascal - 1623-1662


VIE ONIRIQUE, VIE ÉVEILLÉE

A quoi sert le rêve?

Le monde onirique reste le pendant de la vie éveillée ! L’un et l’autre sont en étroite corrélation, donc si vous voulez avoir une belle vie éveillée, vous devez être attentif aux informations que vous fournissent vos rêves et adapter votre comportement en conséquence. ET si vous voulez faire de Beaux Rêves, vous devrez être attentifs à votre comportement et vos pensées dans la vie éveillée.
Ce ne sont pas toujours vos nuits qui font vos jours … vos jours font aussi vos nuits.
Mais si vous préférez ignorer ce que disent vos rêves, c’est-à-dire ignorer ce que vous dit votre subconscient, qui est votre meilleur ami, on ne le répète jamais assez, alors vous vivrez des cauchemars, et la nuit et le jour. En effet, si vous laissez vos nuits être guidées par les tensions de la journée, par des événements en apparence sans queue ni tête de votre point de vue, vos sommeils seront tourmentés. C’est logique, car il faut bien que votre esprit et votre corps trouvent une issue pour se libérer des fatigues courantes et habituelles, et ce malgré votre résistance à l’appel de l’épanouissement de soi.
Et si vos sommeils sont tourmentés, votre vie éveillée restera à l’image de vos nuits, tourmentée aussi. Il y a bien interaction entre le monde visible et le monde invisible !

Ainsi, les synchronicités entre les messages oniriques et les événements de la vie éveillée sont nombreuses, et ont été largement étudiées par des scientifiques de renom. (A ce sujet, lire “Enigmatiques coïncidences et unité du monde” de Jean Moisset-ed. Présence- et "La synchronicité" de Michel Granger et Jean Moisset-ed.Arché Milano).
Pour débrouiller ce méli-mélo, l’intervention d’un interprétateur reconnu comme tel et expérimenté, c’est-à-dire étant au fait des mécaniques psycho-émotionnelles et des connaissances universelles qui touchent le symbole, les interactions entre les éléments de la nature et l’homme, et dépourvu de tout sentiment d’intérêt avec le rêveur (ou le consultant, dans le cadre des hyperventilations) est indispensable.
Déjà dans l'ancien temps d'il y a fort longtemps, tous les oniromanciens mettaient en garde l’intéressé à ne pas confier ses songes à son entourage (famille, amis, proches).

Pourquoi ?

Selon eux, raconter son rêve équivaut à livrer son intimité à autrui ce qui est toujours risqué.
Le songe, qui contient aussi des informations sur les personnes vivant avec le rêveur, peut donner des occasions d’actions malveillantes envers lui. Visiblement, déjà à cette époque, les oniromanciens étaient très conscients que la famille, tant chérie dans toutes les cultures, est en réalité le creuset idéal d’où émergent les plus grandes trahisons.

L’interprétateur, lui, a de fait une distance affective avec l’intéressé, mais aussi une distance par rapport à ses préoccupations. Le rêveur, au contraire, a tendance à ne se percevoir que par le petit bout de la lorgnette et ne se fixe que sur le sujet qui lui importe à l’instant T.
Il ne vit sa vie que dans l’immédiat alors que l’interprétateur le situe au-delà de l’instant T, bien au-delà… Avec d’autant plus d’aisance, qu’il n’est en rien concerné par les affaires matérielles ou affectives du rêveur.
L’interprétateur n’est pas alourdi par des charges émotionnelles intenses et souvent très légitimes, puisqu’elles ne lui appartiennent pas, telles que des angoisses sur un devenir proche, sur des handicaps ou des obstacles apparents, mais pas nécessairement permanents, ce que toute personne inquiète oublie.
Et il est encore moins alourdi par les désirs d’ambition ou l’impatience.

De surcroît, il sait faire la distinction entre les songes constructifs et ceux qui n’ont comme seule fonction que d’alléger le conscient des lourdeurs quotidiennes. Ce type de rêves apure le conscient de ce qui est, d’ores et déjà, périmé pour ne garder et n’intégrer que l’essentiel utile au jour prochain, à la nouvelle journée.
Pour l’interprétateur, sa connaissance du visible et de l’invisible, et de leurs liens entre eux, ainsi que sa connaissance des différents types de songes lui permettent de placer l’individu dans un contexte de vie et d’expériences plus large que son petit champ d’expériences connues, de le placer dans une sphère plus rayonnante aussi, qu’il n’aurait pu le faire lui-même, compte tenu des sentiments que nous venons d’évoquer, et compte tenu des interdits et des culpabilités propres à la nature humaine.
Enfin, pour finir de répondre à la question : “Pourquoi avons-nous besoin de quelqu’un d’extérieur à soi pour décrypter nos rêves?”, je vous dirai simplement que si les choses vous étaient révélées sans mystère, les interprétateurs et les oniromanciens (c’est-à-dire moi aussi) n’auraient plus lieu d’exister. Ce qui serait fort regrettable !

Une autre raison aussi : les rêves n’auraient plus lieu de se produire et vous seriez en mesure d’aborder la vie, ses aléas et ses surprises (les bonnes), sans préparation préalable. Bref, c’est tout notre cerveau qui fonctionnerait autrement, et par voie de conséquence, notre vie émotionnelle et psycho-spirituelle aussi.
Pourrions-nous alors prétendre à être des Etres aboutis ? … peut-être!
Actuellement, l’homme a encore des difficultés à accepter les vérités. C’est même tout le problème de la planète. Il possède une certaine propension à se voiler la face, à masquer ce qui est, et préférer croire ce qui n’est pas, à encombrer son esprit d’informations inutiles. L’imagination, dans le sens où l’entendaient les Anciens, ferait partie des recours utilisés par l’homme pour “arranger” les choses à sa convenance, pour “modeler” sa vérité, qui est très aléatoire par rapport à la Vérité.
Les oniromanciens et les analystes de rêves ont encore beaucoup de travail, et c’est heureux !

Rêvez bien !

source

1 commentaire:

LF a dit…

Bonjour
je vous remercie infiniment d'avoir partagé
une partie de mon site sur le vôtre à propos
du rêve et du cauchemar et de l'imaginaire
http://racontezvosreves.com/reves_et_cauchemars.php

j'ai bien noté que vous avez précisé la source en bas de page.
C'est très sympathique de votre part.
Si vous souhaitez plus de renseignements,
vous pouvez me contacter sur FB par exemple
Louise-Frédérique S.